Pour qui et pourquoi ?

La prise en charge neuropsychologique s’adresse particulièrement aux personnes ayant des difficultés cognitives, comportementales et émotionnelles. Ces difficultés peuvent par exemple concerner la mémoire, la capacité à s’organiser, ou la gestion de l’impulsivité, et occasionnent une gêne au quotidien, dans un contexte personnel ou professionnel/scolaire. La conséquence est une perte d’autonomie fonctionnelle. Cette dernière est fondamentale et est un préalable à une telle prise en charge.

L’origine de difficultés cognitives, comportementales et/ou émotionnelles peut être extrêmement variable :

  • neurologique – traumatisme crânien, AVC (ischémique et hémorragique), maladies du système nerveux central, maladies neurodégénératives, etc.
  • psychiatrique – syndrome dépressif majeur, trouble anxieux, trouble schizophrénique, etc.
  • développementale – trouble déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, trouble des apprentissages scolaires, etc.

Enfants, adultes et personnes âgées peuvent donc avoir besoin d’être pris en charge sur le plan cognitif, comportemental ou émotionnel.

Qu’est ce qu’une prise en charge neuropsychologique et quel est son but ?

Le terme de prise en charge neuropsychologique fait notamment référence au champ d’intervention qu’est la réadaptation cognitive.

La réadaptation cognitive, selon la Commission for Accreditation of Rehabilitation Facilities, concerne les « activités thérapeutiques systématiques visant à aider la personne ayant des atteintes cognitives à reprendre son autonomie fonctionnelle » (Guide des meilleures pratiques en réadaptation cognitive, p.4). L’objectif principal est alors d’aider la personne à reprendre ou améliorer sa participation à diverses activités. Plusieurs méthodes sont utilisées dans ce but :

  • la Restauration – méthode qui vise le rétablissement d’une fonction cognitive, communément appelée remédiation cognitive
  • la Facilitation – méthode qui s’attache à la réorganisation d’une fonction cognitive, c’est-à-dire à trouver un autre chemin pour compenser le défaut d’accès à la voie cognitive principale, communément appelée réhabilitation cognitive.

Par conséquent, une réadaptation cognitive implique l’acquisition de nouvelles stratégies  et/ou l’entrainement d’une incapacité, dans une dynamique de collaboration. Cette acquisition nécessite parfois des aménagements de l’environnement de la personne (au domicile, mettre en place un tableau blanc par exemple) – toujours après échange et accord au préalable -, la mise en place et l’utilisation d’aides externes (agenda par exemple), la modification et/ou l’instauration de nouvelles habitudes ainsi que l’apprentissage de stratégies adaptatives et facilitatrices. L’entrainement, quant à lui, s’effectue par la sollicitation adaptée et répétée d’une fonction et/ou d’un processus cognitif, jusqu’à l’amélioration de son efficience en situation de vie quotidienne. Chaque méthode, technique et outils, est spécifiquement sélectionnée tout au long de la prise en charge selon la problématique et l’objectif spécifique à atteindre. Contrairement  à ce qui est parfois véhiculé, les fonctions cognitives ne bénéficient pas toutes de l’efficacité d’une méthode de restauration, et sont souvent utiliser de manière indifférenciée à chacun, malgré l’absence d’amélioration quotidienne. De nouveau, la motivation première est de favoriser une meilleure considération des forces, des ressources et des faiblesses individuelles au quotidien et de ce fait, viser le plus grand niveau d’autonomie possible.

Vous l’aurez compris, s’engager dans une prise en charge neuropsychologique suggère du changement et nécessite ainsi des efforts de votre part. Cet engagement est motivé par un besoin et témoigne de votre volonté à y répondre activement. Dans ce processus, c’est en effet de manière active que vous participez, dans un esprit de collaboration. Vous êtes expert de votre situation et acteur de son amélioration.

S’investir dans une prise en charge neuropsychologique

Le point de départ est systématiquement l’expression d’une ou plusieurs difficultés rencontrées dans la vie de tous les jours. Toute prise en charge de difficultés cognitives est précédée d’une évaluation cognitive et fonctionnelle. L’évaluation fonctionnelle peut impliquer la passation de questionnaires spécifiques à la problématique, mais aussi l’observation en situation réelle ou écologique – situation tentant de simuler le maximum de facteurs connus et impliqués en situation réelle -, à défaut. Un profil cognitif et psycho-comportemental est ainsi établi à partir de ces deux évaluations complémentaires. Plusieurs rencontres peuvent  parfois s’avérer préférables pour identifier précisément la problématique et les facteurs d’influence. Dans ce cas, cela est évoqué et étudié ensemble en amont.

A partir de là, si nécessaire, des objectifs spécifiques sont définis ensemble et successivement traités, plutôt que simultanément. Une prise en charge neuropsychologique engage le patient comme le professionnel. Cet engagement mutuel se formalise par l’établissement d’un contrat thérapeutique signé par les deux parties ; sujet à modification selon l’évolution de la prise en charge et/ou de la situation de la personne. Le contrat thérapeutique inclus, entre autre, l’objectif principal, l’objectif spécifique et la fréquence des séances, tout en conservant une flexibilité d’action selon les impératifs externes (travail, enfants, santé, etc.).

Les séances de prise en charge neuropsychologique sont ensuite rythmées par l’utilisation de diverses techniques et outils adaptés. Des exercices, des mises en situation, des observations ou encore des adaptations à effectuer hors du cabinet sont ainsi à prévoir. L’efficacité d’une prise en charge est fortement dépendante de l’application des méthodes dans des contextes concrets, quotidiens et de façon régulière ; justifiant de ce fait l’intérêt d’une implication active.

Arrêter ou terminer une prise en charge neuropsychologique

L’engagement d’un patient dans une prise en charge cognitive peut s’arrêter à tout moment à son initiative et sans que cela ne lui porte préjudice d’aucune manière.

Le professionnel peut également cesser la prise en charge à tout moment si cela s’avère nécessaire et s’engage à fournir les coordonnées d’autres partenaires (confrères, institutions, médecins, associations, etc.) pouvant assurer un relais ou un autre type de prise en charge prioritaire.